salut c'est igloo le mag de l'habitat une émission à énergie positive animée par un homme à l'énergie positive également Cédric Simonin, bonjour ! C'est à dire que vous produisez plus d'énergie que vous en consommez surtout aujourd'hui je ne sais pas pourquoi, soyez le bienvenue en tout cas. Igloo le magazine de l'habitat reçoit Thierry Bièvre, bonjour à vous également. Je dis ça pour une raison particulière évidemment puisque vous êtes le PDG d'Elithis qui a construit la tour à énergie positive de Strasbourg, la seule à énergie positive au monde et c'est un projet unique au monde qui a vu le jour il y a un peu moins de 10 ans à Strasbourg. On va parler de tout ça et de votre société Elithis. Vous êtes aussi président du pôle Fibres-Energivie et c'est vrai qu'il y a plein de questions à vous poser et oui ça permettait de lancer un cocorico parce que vous l'avez dit : première tour à énergie positive au monde, c'est une vraie performance technologique et c'est important pour moi de recevoir Thierry Bièvre pour qu'il nous explique un peu la genèse de cette de cette opération et sans plus tarder ! A la base vous n'êtes pas un promoteur immobilier pourquoi cette lancé dans cette aventure ? C'était quoi l'enjeu pour l'entreprise ? Alors quand j'ai créé Elithis en 2003, c'est une société d'ingénierie d'efficacité énergétique donc on travaille sur l'économie d'énergie et l'impact environnemental du secteur de la construction. Je l'ai créé avec une forte vocation environnementale pour lutter contre le dérèglement climatique et les 150 ingénieurs qui constituaient cette équipe. Donc très rapidement n’arrivant pas à convaincre les promoteurs que vous pouviez faire des choses exceptionnelles dans le domaine, on va dire de l'habitat, dans le domaine du résidentiel, dans le domaine du tertiaire notamment en réduction de factures énergétiques, donc vous êtes dit comme on n'arrive pas à convaincre on va le faire nous-mêmes ? Exactement, donc j'ai décidé de créer une société de promotion et de lancer une première résidence, un premier laboratoire en quelque sorte, une que j'ai réalisé à Dijon qui est un immeuble tertiaire mais c'est surtout on va dire la seconde qui est importante puisqu'elle va parler beaucoup plus à vos auditeurs, c'est un une tour de logement qu'on appelle une tour zéro facture d'énergie et je pense qu'aujourd'hui ça fait du sens alors on va en parler parce que finalement une tour énergie positive : zéro énergie ça peut interloquer l'auditeur qui se dit mais comment c'est possible ? Pour lui expliquer les caractéristiques de cette tour alors c'est une tour qui fait 50 mètres de haut qui est composée d’une soixantaine de logements, il y en a 63 exactement. Et cette tour, elle produit plus d'énergie qu'elle n’en consomme. Grâce à des énergies renouvelables donc il y a aucune énergie fossile dans le fonctionnement de cette tour donc voilà on n'est pas addict aux énergies fossiles, on produit de l'énergie grâce à du panneau photovoltaïque donc ces panneaux photovoltaïques sont dissimulés dans le bâtiment ou sur les éléments de façade de manière très harmonieuse par les architectes et les ingénieurs et donc c'est un bâtiment qui je l'espère est très sympathique et s’intègre parfaitement dans le quartier et donc voilà c'est une réussite pour ça. C'est à dire que on est capable faire la démonstration qu'on peut faire des beaux bâtiments et qui produisent plus d'énergie qu’ils n’en consomment. Techniquement parlant ce qui est important de dire c'est que cette production d'énergie vient donc en réduction des dépenses des ménages qui y vivent, depuis maintenant bientôt 5 ans des performances très exceptionnelles puisque notre promesse c'était donc de tenter de gommer la facture d'énergie des ménages et donc on a six ménages sur 10 dans cette tour dont la facture énergétique est proche de zéro ou inférieure à 0. Ils sont contents, ils sont contents surtout en ce moment parce que le coût de l'énergie s'envole donc effectivement quand on arrive à effacer son impact par ce biais là c'est quand même quelque chose d'assez performant. Est-ce que à part les panneaux photovoltaïques, est-ce qu'il y a d'autres technologies qui permettent justement de renforcer les performances de monitoring ou d'aide à l'utilisation ? On s'inspire un petit peu des éléments de la nature pour essayer de les copier donc les meilleurs éléments pour pouvoir avoir un bâtiment on va dire qu'il soit d'une très grande sobriété donc qui permet d'économiser l'énergie par lui-même et ensuite donc on a développé un software donc un petit logiciel, une application, tout le monde sait ce que c'est qu'une application aujourd'hui qui permet aux usagers en fin de compte de progresser donc dans ces comportements et donc d'observer on va dire sa facture d'énergie en temps réel c'est à dire que je vois précisément combien je vais payer sur mon année en facture d'énergie donc si je change mon comportement je vois cette facture montée si je change mon comportement de manière positive je la vois baissée et donc c'est eux qui pilotent en maîtrisant la totalité de leur facture énergétique grâce à ce monitoring qui est essentiellement pour eux avec des bénéfices essentiellement pour eux c'est à dire que l'objectif de faire un bâtiment énergie positif c'est pas de faire un bâtiment qui donne moins de confort c'est un bâtiment qui donne plus de confort mais aussi qui responsabilise sans culpabiliser c'est à dire qu'on familiarise chacun de nos usagers à maîtriser un petit peu. Voilà ce qui se passe on va dire quand je laisse un allumé mon four trop longtemps quand je prends une douche un peu trop longue quand j'ai oublié de lever les rideaux alors que il y a du soleil qui pourrait réchauffer gratuitement mon appartement et bien j'ai une sanction voilà qui s'affiche sur mon smartphone ou sur une tablette et donc ça me permet de pouvoir corriger et donc c'est grâce en fin de compte à cette astucieuse application qu'on appelle Aladin c'est un petit génie en quelque sorte et bien qu'on obtient le concours et donc les encouragements en fin de compte de nos usagers à réduire leur impact sur l'environnement mais également d'avoir le bénéfice direct en réduisant la facture d'énergie donc ça c'est quand même je pense sympa donc c'est aussi une façon d'éduquer les gens à la bonne utilisation du logement ce que fait exactement cette tour. Elle a été vendue directement à des particuliers ? Ou est-ce que c'est plutôt à des investisseurs ? C’est une tour qui a été donc acheté en bloc par des investisseurs donc un combo constitué on va dire de la Caisse des Dépôts qui représentait l'État, le Crédit Agricole Alsace Vosges donc une banque locale et Elithis qui a acheté également on va dire cette tour pour pouvoir donc garantir un suivi de l'usage correct c'est à dire ce qui nous intéresse dans cette immeuble c'est pas de livrer un bâtiment mais c'est de livrer une qualité de vie, une qualité d'usage et de suivre cette qualité d'usage et pour ça il fallait que ça soit un investisseur unique voilà qui constitue on va dire le propriétaire de cette tour pour centraliser les données et la gestion de la tour bien évidemment. Eventuellement mener des actions correctives bien évidemment, comme dans tout dossier exploratoire quand vous êtes en première mondiale il y a des choses que vous découvrez au fur et à mesure que vous avancez, on souhaite innover dans un côté puis de l'autre côté on trouve une autre une autre pour progresser et bon il y a des choses qui fonctionnait très bien aussi et d'autres qui fonctionnent un peu moins bien on les a corrigés depuis comme dans tout bâtiment expérimental qui va plus loin que ce qu’aujourd'hui l'écosystème est capable et on espère que cet ouvrage va être copié à grande échelle puisque si on peut offrir à la plupart de nos concitoyens une réduction drastique de leur facture d'énergie en cette période je pense que ça fait du sens et si on veut associer écologie économie et ne pas opposer fin du mois et fin de la planète et bien je pense que c'est la bonne marche à suivre ! Vous l'avez dit si on peut être copié par contre des tours on peut pas en faire partout tout simplement parce qu'il y a des plans local d'urbanisme (PLU) qui ne l'autorisent pas. Pourquoi finalement être parti sur une tour de 50 mètres plutôt que de prendre des bâtiments qu'on appelle en R+2 donc 2 niveaux plus rez-de-chaussée ce qui se fait de manière plus commune. Alors il y a plusieurs raisons : la première c'est parce que nous sommes d'abord des ingénieurs et donc on voulait prouver à la profession qu’il fallait faire sur un objet où c'est éminemment beaucoup plus difficile pour des principes physiques de réaliser un bâtiment zéro facture d'énergie ou énergie positive donc une tour qui dispose de peu d'espace pour mettre des panneaux photovoltaïques s'il y a peu de toits c'est il y a des principes physiques pour monter les personnes, monter les fluides qui sont coûteux en énergie et donc si on arrive à démontrer qu'on est capable de le faire sur une tour ça veut dire qu'on est capable de le faire sur la plupart on va dire de l'échelle bâtimentaire française c'est à dire des bâtiments qui peuvent être des pavillons au bâtiment R + 6 / R + 8 qu'on voit aujourd'hui à Strasbourg donc ça c'était le premier point et le deuxième c'est qu’on considère qu’il faut lutter contre les bâtiments qui prennent beaucoup de place au sol c'est beaucoup d'artificialisation et donc une tour ce qui est intéressant enfin pour les locataires aujourd'hui c'est d'avoir des vues d'avoir du confort en fin de compte les locataires de la tour Elithis Danube ont l'horizon pour jardin et ça c'est un luxe parce que vous avez pas besoin d'entretenir et vous avez la vue, l'horizon, les montagnes pour vous et donc je pense que c'est très intéressant d'avoir cette relation dedans dehors on va dire à la fois on va se sentir protéger dans un cocon mais également de pouvoir partager la qualité de vie et des espaces naturels ou urbains.

Comme toute innovation lorsqu’on fait quelque chose pour la première fois on rencontre des écueils en deux mots quels sont les deux, trois écueils les plus compliqués que vous avez dû gérer ? Par rapport à cette tour notre volonté d'être jusqu'au boutiste sur l'économie d'énergie nous a amené à faire des choix technologiques sur certaines choses qui n’ont pas toujours été on va dire de véritables succès donc on a corrigé. Par exemple récupérer l’eau des sanitaires donc sur les siphons de douche c'est un système qui n’a pas donné satisfaction et donc on l’a retiré mais sans que ça crée un quelconque dommage réel sur l'économie d'énergie puisqu'on constate très peu de différence donc ça veut dire qu’il y avait une efficacité, une efficience en fin de compte du système qui était pas réel et qui donnait plus d'inconvénients que d’avantages et donc on a corrigé ceci. On en verra d'autres des tours Elithis poussés en France ou ailleurs ? Alors aujourd'hui on s’est engagé dans un partenariat avec des investisseurs internationaux de pays scandinaves donc des gens qui sont très intéressés au développement durable qui nous ont fait une commande relativement intéressante de deux milliards d'euros pour reproduire ce type de bâtiment en France et en Europe. Voilà des gens intelligents parce que en vous écoutant je me souviens qu'il y a 7 ans 8 ans j'avais animé, vous étiez là, un débat au pied de cette tour qui n'existait pas encore et franchement ça tombait sous le sens on se disait c'est génial c'est l'avenir et tout, on est 7à 8 ans plus tard la tour, elle, est construite, elle fonctionne, les gens ont des factures proches de zéro, et pourtant on en voit pas d'autres ? Parce que c'est éminemment complexe à réaliser en réalité et c'est pour ça, que, d'une société ingénieur, on a fait un promoteur mais on est d'abord un prestataire de prestation intellectuelle, on est d'abord des ingénieurs et donc on transforme en réalité notre savoir-faire directement en produit. Je suis d'accord mais pourquoi ça va pas plus vite parce que d'accord c'est compliqué mais rien n'est impossible on peut aller beaucoup plus vite si on s'y met vraiment ! On a quand une même volonté politique ? On est quand même pays qui aime bien mettre des barrières à l'innovation pour des principes de précaution principalement je sais pas si aujourd'hui gérer ils sont pas futiles par rapport aux événements qu'on vit donc à la fois la crise climatique la crise énergétique, cette guerre Russo ukrainienne qui crée aussi d'autres dommages donc je pense qu'aujourd'hui voilà il serait bien que les pouvoirs publics considèrent que la France est un pays avec une forte capacité de matière grise une forte capacité de se réindustrialiser sur des sujets on va dire qui font sens et on espère que voilà on sera entendu au travers de cette émission. Je vous remercie de nous donner la parole pour ça on espère bien ! Cédric, vous le disiez c'est vrai que ça tombe sous le sens mais aujourd'hui et vous le rappeliez la guerre en Ukraine, la crise climatique enfin c'est tout, c'est le symbole de ce qu'il faut faire j'ai l'impression c'est exactement ce qu'il faut faire c'est à dire que si on veut que le plus grand nombre nourrissent l'ambition de protéger les générations futures, protéger notre environnement, la planète la biodiversité, c'est leur donner les moyens de le faire et donc c'est leur dire que c'est possible sans couts supplémentaires puisque c'est des bâtiments qui sont construits sans surcoût donc il ne coûte pas plus cher donc ça veut dire que c'est déjà possible on n'est pas sûr de l'expérimental coûteux et les bénéfices directs sont données aux usagers et non pas aux promoteurs. C'est vrai que vous pouvez enlever votre casquette d'animateur radio et remettre celle de bâtisseurs dans votre société, ce genre d'innovation, ce genre de bâtiment ça serait possible ? Oui bien sûr, oui ce serait possible, après on se heurte à une volonté politique, c'est à dire qu'il y a les discours qui sont très

très touchy par rapport à l'innovation et concrètement quand le bureau est fermé et qu'on a les services ou les élus bah c'est pas forcément le même discours qui est tenu voilà malheureusement c'est pas très encourageant ce que ce que vous nous avez raconté mais bon on va rester positif bon voilà je pense que c'est vous les médias qui pouvez nous permettre en fin de compte de faire savoir ce savoir-faire, cette connaissance particulière comme Cédric l'a dit tout à l'heure c'est une première mondiale donc cocorico à nouveau voilà on est devant en fin de compte des pays à forte capacité industrielle, à forte capacité de répétition intellectuelle, de créativité je pense que les Français sont très créatifs donc voilà demandons à nos pouvoirs publics de le devenir également !